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Les brasseries d’Alsace-Lorraine en 1913

Caractéristiques

Auteur et institut Nicolas Stoskopf, UHA (CRESAT)
Périodes Époque contemporaine
Thèmes Artisanat et industrie
EchelleSuprarégionale
ProjectionLambert II étendu
Date de création2017
Date de dernière modification2017
SourceCarte originale
Comment citer cette sourceNicolas Stoskopf, « Les brasseries d’Alsace-Lorraine en 1913 », in Atlas historique d'Alsace, www.atlas.historique.alsace.uha.fr, Université de Haute Alsace, 2017

Notice de la carte

Une statistique de la consommation de malt établie par le Syndicat des brasseurs d’Alsace-Lorraine (Elsass-Lothringischer Brauerbund) permet de cartographier la hiérarchie des brasseries. Comme il faut environ 20 kg de malt par hectolitre de bière, on peut évaluer la production de l’Alsace-Lorraine en 1913 à 1,5 millions d’hl et celle de sa première brasserie, Fischer à Schiltigheim, à 135 000 hl.

Entre la fin du Second Empire et la veille de la Première Guerre mondiale, le nombre des brasseries s’est considérablement réduit : en Alsace, il est passé de 287 (sans l’arrondissement de Belfort) à 40. C’est le résultat d’une « révolution industrielle » liée à l’introduction des méthodes allemandes de fermentation basse qui permettent de stabiliser la bière, de la stocker en grande quantité et de la vendre sur des marchés lointains. En une cinquantaine d’années, la brasserie est devenue une industrie très concurrentielle et hautement capitalistique, dominée par quelques sociétés anonymes disposant d’un capital qui peut atteindre 2 millions de marks.

En 1913, ce processus est quasiment achevé. S’il subsiste encore quelques « micro-brasseries » résiduelles, héritages de l’époque artisanale (Erstein, Guebwiller, Soultz, Reiningue, etc.), la brasserie industrielle se répartit en deux grandes catégories :

- Les plus gros établissements sont localisés dans les grandes agglomérations, à proximité immédiate des consommateurs, mais aussi des gares et des moyens de communication. Au premier chef, Strasbourg et sa banlieue (Schiltigheim, Koenigshoffen et Kronenbourg) regroupent à la fois le plus grand nombre d’établissements (une dizaine) et les plus importants par leurs capacités, assurant 47,5 % de la production de l’Alsace-Lorraine. Ses brasseries, Fischer, Gruber, Espérance, Strassburger Münsterbräu sont aussi dans cet ordre les premières du Reichsland. Metz est nettement en retrait avec 12 % de la production. On peut également rattacher à cette catégorie les brasseries de quelques centres industriels : Nieder-Yutz (près de Thionville, cinquième brasserie du Reichsland), Uckange, Saint-Avold, mais aussi Lutterbach-Mulhouse.

- Des brasseries « rurales » (situées en réalité dans des petites villes) de taille moyenne, avec une production de 10 à 20 000 hl, ont réussi à s’adapter aux évolutions technologiques et à conserver leur clientèle de proximité. La plupart d’entre elles ont encore devant elles plusieurs décennies d’existence (Saint-Louis, Mutzig, Pfaffenhoffen, Sarrebourg, etc.), mais deux seulement, à Saverne et Hochfelden, sont encore en activité au début du XXIe siècle. Leur résistance n’a d’ailleurs rien à envier aux brasseries de la première catégorie qui ont presque toutes disparu également (voir la carte de « la concentration des brasseries de 1970 à 2001). 

Sources

Statistique de la consommation de malt des brasseries d’Alsace-Lorraine établie par l’Elsass-Lothringischer Brauernbund, Fonds de la Brasserie de l’Espérance, Archives départementales du Bas-Rhin, 80 J 34.

 

Nicolas Stoskopf, 2017

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