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Les débits de la Brasserie de l’Espérance en 1905

Caractéristiques

Auteur et institut Nicolas Stoskopf, UHA (CRESAT)
Périodes Époque contemporaine
Thèmes Artisanat et industrie
EchelleAlsace
ProjectionLambert II étendu
Date de création2017
Date de dernière modification2017
SourceCarte originale
Comment citer cette sourceNicolas Stoskopf, « Les débits de la Brasserie de l’Espérance en 1905 », in Atlas historique d'Alsace, www.atlas.historique.alsace.uha.fr, Université de Haute Alsace, 2017

Notice de la carte

Les  papiers de Jean-Louis Hatt-Mieg, directeur de l’Espérance, donnent des informations précieuses sur la commercialisation de la bière d’une grande brasserie de Schiltigheim au début du XXe siècle.

Si la brasserie a longtemps été à la fois lieu de production et de consommation, la construction sous le Second Empire de véritables usines a obligé les brasseurs à innover et à prendre le contrôle de débits de bière pour s’assurer des parts de marché significatives. La bière continue en effet à se boire « en ville », mais pas à domicile et la vente en bouteilles (4 %) reste marginale.

La mention de débits propres à l’entreprise apparaît dans les écritures du compte de profits et pertes à partir de l’exercice 1893-1894. Ils sont alors au nombre de 32, mais approchent de la cinquantaine en 1905. 11 d’entre eux sont la propriété de l’entreprise, comme la Hache ou la Bague d’or, anciennes brasseries strasbourgeoises de « plein exercice », la plupart (36) sont en location comme l’Espérance, rue des Veaux, berceau de l’entreprise vendu en 1873, ou les Deux Hallebardes, également déclassés en simples débits.

L’Espérance écoule 36 % de sa production dans ces débits. Ils ne sont pas tous bénéficiaires, mais ceux qui sont en déficit sont minoritaires et pour des sommes en général limitées, inférieures à 1 000 francs (car Jean-Louis Mieg continue à compter en francs…). A l’inverse, les deux débits les plus rentables, tous les deux en location, à Strasbourg et à Sélestat, rapportent chacun plus de 10 000 francs.

La carte montre à quel point l’Espérance peine à s’attacher une clientèle en dehors de l’agglomération strasbourgeoise. Sélestat, ville dépourvue de brasserie, reste la seule percée significative. Ailleurs, la brasserie réussit à s’implanter le long des lignes de chemins de fer (Strasbourg-Bâle, Strasbourg-Paris) ou des routes (Kronthal, Wasselonne, Marmoutier), mais cela reste timide.

Si cette carte ne dit rien de la commercialisation de la part la plus importante (64 %) de la production de l’Espérance qui s’écoule dans des débits indépendants, elle montre que, malgré les évolutions techniques qui permettent les expéditions lointaines (Adelshoffen a vendu de la bière en Australie vers 1880…), la clientèle d’une grande brasserie industrielle comme l’Espérance reste essentiellement locale. L’époque des trains de bière vers Paris est en effet révolue, les exportations de bière d’Alsace se sont effondrées depuis les années 1880 et l’Espérance, comme les autres brasseries alsaciennes doivent compter sur le marché local et régional où la concurrence est rude. 

Sources

Papiers de Jean-Louis Hatt-Mieg, directeur de la Brasserie de l’Espérance. Fonds de la Brasserie de l’Espérance, Archives départementales du Bas-Rhin, 80 J 29.

 

Nicolas Stoskopf, 2017

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