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FFI et Groupes mobiles d’action (GMA) d’Alsaciens-Lorrains (1940-1945)

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Caractéristiques

Auteur et institut Marie-Noèl Diener-Hatt
Périodes Époque contemporaine
Thèmes Révoltes, résistances
CartographeThierry Hatt
EchelleSuprarégionale
Date de création2014
SourceCarte originale
Comment citer cette sourceMarie-Noèl Diener-Hatt, « FFI et Groupes mobiles d’action (GMA) d’Alsaciens-Lorrains (1940-1945) », in Atlas historique d'Alsace, www.atlas.historique.alsace.uha.fr, Université de Haute Alsace,

Notice de la carte

FFI et Groupes mobiles d’action (GMA) d’Alsaciens-Lorrains (1940-1945)

Cette carte localise les lieux où sont implantés les Alsaciens et Lorrains du réseau 7ème colonne d'Alsace (1940), dénommé réseau Martial, lors de son inscription aux Forces françaises combattantes en 1943, puis intégrées aux Forces françaises de l'intérieur (FFI).

Les FFI d'Alsace ne représentent donc pas tous les réseaux de résistances alsaciens, diversifiés par leur forme et leur idéologie, les réseaux chrétiens, nationalistes ou communistes, détruits par la répression nazie dès la fin 1943.

Le réseau 7e colonne d'Alsace est fondé l'été 1940 par trois industriels de la vallée de Thann, réunis chez Paul Armbruster en Dordogne : Paul Dungler (Martial), Marcel Kibler (Marceau), Ernest Georges, tous officiers de réserve et nationalistes appartenant à la mouvance de l'Action française.

Dès septembre 1940, ils ont tissé les mailles d'un réseau en Alsace : Paul Winter (Commandant Daniel) à Mulhouse, René Ortlieb à Thann, George Kieffer (Commandant François) à Strasbourg, Henri Veit à Belfort dont la succursale de Bâle ouvre un relais vers la Suisse, Jean Eschbach à Poligny qui a un relais à Berne en Suisse, et Jean-Paul Freiss à Strasbourg qui professionnellement se rend régulièrement à Paris. 

Expulsés en décembre 1940 par les nazis, les trois fondateurs organisent leur PC à Couzon au Mont-d'Or dans la banlieue de Lyon ; cela leur permet de prendre contact avec le général Frère, le colonel du Vigier et le commandant d'Ornant de l'Armée d'armistice. C'est là que Pierre Bockel, séminariste à Lyon, leur présente Bernard Metz, étudiant strasbourgeois en médecine ; décidé fin 1942 à agir, il propose de recruter des Alsaciens-Lorrains réfugiés en zone Sud tout juste envahie par les nazis.

Ce recrutement vise à constituer des informateurs dans un premier temps (recherche des caches d'armes, prospection de terrains de parachutages, collecte d'informations sur l'ennemi) à étendre le recrutement puis après le débarquement allié à former une unité d'Alsaciens-Lorrains pour libérer les trois départements du joug nazi.

La carte du réseau dessine donc celle des refuges des Alsaciens-Lorrains en zone Sud ; dès la fin du printemps 1943, quatre villes sont des centres de recrutement : Clermont-Ferrand autour de l'université de Strasbourg repliée ; Périgueux où la Ville de Strasbourg repliée a installé tous ses services, de même que les religions concordataires et les administration de l'Instruction, académie et rectorat ; Limoges autour de la préfecture et Toulouse autour des chefs de l'Armée d'armistice qui vient d'être dissoute et du rectorat ; l'importance des « centuries » recrutées encourage les responsables à imaginer des Groupes mobiles d'action (GMA) qui rallieraient les Vosges au moment des débarquements alliés.

En Suisse, Ernest Georges réussit à recruter des volontaires dans les camps où des Alsaciens-Lorrains sont regroupés. Il rejoint avec son unité GMA-Suisse, la 1ère Armée du général de Lattre dans le Jura au cours de l'hiver 1944 et ses hommes participent à la libération du premier village alsacien, Seppois, en novembre.

L'implantation d'un GMA-Vosges transformé en maquis au flanc ouest du Donon, décidée à Grendelbruch par les commandants Marceau, Daniel et François en mai 1944 tourne malheureusement au drame car les parachutages d'armes et la marche des Alliés vers l'ouest sont retardés ; l'offensive ennemie d'août 1944 depuis Strasbourg décime les jeunes hommes rassemblés autour de Viambois.

Dans le Sud-Ouest, les Alsaciens-Lorrains participent, le plus souvent dans des maquis de l'Armée secrète (AS), à la libération des départements où ils étaient réfugiés, dans les combats de l'Isle-Jourdain, de Tarbes, d'Agen ou de Périgueux, de Bergerac, d’Angoulême et en Savoie comme à Chambéry ou Annecy.

Entre Toulouse et Périgueux libérés, Bernard Metz est à la manœuvre pour organiser une unité militaire les regroupant tous ; le chef promis par Londres étant toujours absent début septembre, ce sont Pierre Jacquot, lieutenant-colonel d'active, breveté d’état-major, à la tête d'un maquis en Corrèze, et André Malraux, en liaison avec Antoine Diener-Ancel, chef du maquis de Durestal en Dordogne, qui prennent le commandement de l'unité Brigade Alsace-Lorraine (BAL), ralliée mi-septembre par les Savoyards réunis par René Dopff et Octave Landwerlin. La mission du réseau Martial est réalisée, reste à libérer l'Alsace.

Bibliographie :

  • Les « résistances » des Alsaciens-Mosellans durant la Seconde Guerre mondiale 1939-1945, Actes du colloque de Strasbourg, 19-20 novembre 2004, Metz, 2006, 334 p.

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