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Les réseaux commerciaux des entreprises d’impression sur étoffes de Mulhouse (1762-1790)

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Caractéristiques

Auteur et institut Isabelle Bernier
Périodes Époque moderne
Thèmes Artisanat et industrie - Échanges
CartographeJean-Philippe Droux, CNRS (ARCHIMEDE)
EchelleSuprarégionale
Date de création2008
Date de dernière modification2008
SourceCarte originale
Comment citer cette sourceIsabelle Bernier, « Les réseaux commerciaux des entreprises d’impression sur étoffes de Mulhouse (1762-1790) », in Atlas historique d'Alsace, www.atlas.historique.alsace.uha.fr, Université de Haute Alsace, 2008

Notice de la carte

Les réseaux commerciaux des entreprises d’impression sur étoffes de Mulhouse (1762-1790)

Certains inventaires d’entreprises, très peu nombreux, dévoilent leurs réseaux commerciaux et permettent ainsi de visualiser l’étendue du marché mulhousien de l’impression sur étoffes. Cela signifie que les manufactures mulhousiennes négocient leur production dans les villes cités ci-dessous. 

- Entreprise Zetter Scharz et Cie en 1762 :

Mulhouse, Strasbourg, Sainte-Marie-aux-Mines, Sélestat, Belfort, Remiremont, Toul, Ligny-en-Barrois, Paris, Bâle, Porrentruy, Lyon.

Nous constatons que le réseau commercial de la fabrique Zetter Schwarz et Cie est situé majoritairement sur le nord-est du royaume, avec une prédilection pour la Lorraine dont les maisons de commerce ont abondamment servi de relais vers la France jusqu’à la fin de la prohibition des indiennes (1759). 

- Entreprise Tobias Hartmann père et fils (1771) :

Mulhouse, Colmar, Strasbourg, Belfort, Montbéliard, Nancy, Lunéville, Metz, Paris, Lyon, Marseille, Genève, Vevey, Bâle, Berne, Zürich, Aarau, Landau, Cologne, Hambourg, Augsbourg, Amsterdam, Rotterdam, Madrid, Trieste…

Avec la manufacture Tobias Hartmann, nous assistons entre 1762 et 1771, à une extension significative du marché des tissus imprimés, non seulement vers la France mais également vers l’Allemagne et la Suisse. La présence de plusieurs ports maritimes européens indique la relation directe entre impression sur étoffes et négoce international. Nous retrouvons comme dans le précédent inventaire, les villes centres d’échanges régionaux et nationaux (Strasbourg, Bâle, Lyon, Paris).

- Entreprise Friederich Cornetz (1789) :

Mulhouse, Cernay, Colmar, Strasbourg (trois maisons), Besançon, Versailles (cinq maisons), Paris (six maisons), Bar-le-Duc (cinq maisons), Nancy, Epinal, Saint-Dizier, Montbéliard, Chalon-sur-Saône, Lille, Amiens, Cambrai, Reims, Dijon (trois maisons), Lyon, Marseille, Toulon, Genève, Bâle, Francfort, Bruxelles…

Nous observons que l’entreprise Friederich Cornetz s’est déployée sur un réseau commercial très majoritairement français. Les maisons de commerce lorraines de Bar-le-Duc et Nancy sont toujours présentes en 1789 ; quarante ans auparavant, la manufacture pionnière Köchlin, Schmalzer et Cie les utilisaient comme intermédiaires pour l’entrée de ses indiennes (alors prohibées) dans le royaume. Francfort, Strasbourg, Genève, Bâle, Lyon, Lille, villes de grandes foires, disposent logiquement de négociants en toiles, ainsi que Marseille et Toulon, ports tournés vers la Méditerranée. Paris et Versailles, en tant que capitale et siège de la Cour, constituent un centre névralgique pour la diffusion d’un produit très en vogue et atteignant progressivement toutes les catégories sociales.

- Entreprise Dollfus frères et Cie (1790) :

Mulhouse, Strasbourg, Bâle, Neuchâtel, Herisau, Glaris, Saint-Gall, Bar-le-Duc, Troyes, Dijon, Chalon-sur-Saône, Paris, Versailles, Lyon, Grenoble, Valence, Marseille, Toulon, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Bruxelles, Liège, Ostende, Amsterdam, Manchester, Francfort, Leipzig, Berlin, Magdeburg, Königsberg, Hambourg, Dortmund, Düsseldorf, Aix-la-Chapelle, Varsovie, Riga, Milan…

La société Dollfus frères et Cie dispose d’une implantation très partagée entre le territoire français et l’Allemagne ; elle se tourne volontiers vers le nord de l’Europe (Angleterre, Hollande…) et réussit même à pénétrer en Russie par le port de Riga. Elle tisse des relations avec des villes portuaires de la Méditerranée, l’Atlantique, la Mer du Nord et la Baltique ; nous pouvons la qualifier d’entreprise européenne.

Depuis la manufacture Zetter, Schwarz et Cie en 1762 jusqu’à l’entreprise Frères Dollfus et Cie en 1790, le marché mulhousien des indiennes s’est considérablement élargi, de l’échelle régionale et française, il s’est rapidement étendu au territoire européen. L’industrie de l’impression sur étoffes fait entrer la petite république dans le négoce international ; la France s’affirme cependant jusqu’aux années 1790, comme le partenaire privilégié des manufactures de la cité. Soulignons l’importance des ports maritimes et l’ouverture de marchés vers le nord et l’est de l’Europe à la fin du siècle.

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