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L’Oberrhein en 1262

Caractéristiques

Auteur et institut Odile Kammerer, CRESAT
Périodes Moyen Âge
Thèmes Pouvoirs - Territoires
CartographeJean-Philippe Droux, CNRS (ARCHIMEDE)
EchelleOberrhein/Fossé rhénan
Date de création2012
Date de dernière modification2012
SourceCarte originale
Comment citer cette sourceOdile Kammerer, « L’Oberrhein en 1262 », in Atlas historique d'Alsace, www.atlas.historique.alsace.uha.fr, Université de Haute Alsace, 2012

Notice de la carte

L’Oberrhein en 1262

Le 8 mars 1262, les bourgeois de Strasbourg remportent une victoire inouïe contre Walter de Geroldseck, leur prince évêque, qu’ils chassent de la ville pour prendre en mains les destinées politiques de la plus importante métropole commerciale de l’Oberrhein du XIIIe siècle. Que des citadins, marchands, artisans, « intellectuels » l’emportent militairement sur des princes professionnels de la guerre est proprement inouï pour l’époque … même si l’on sait que les Strasbourgeois avaient de puissants alliés comme les Habsbourg. Cette date de 1262 ne concerne pas que l’histoire de la ville de Strasbourg car ce mitan du XIIIe siècle correspond aussi (et ce n’est pas un hasard) à la disparition de la puissante dynastie des Staufen, à la tête de l’empire depuis un siècle. La fin des Staufen ouvre cette curieuse période appelée « interrègne » ou « interim » pendant laquelle, jusqu’à l’élection de Rodolphe de Habsbourg en 1273, plusieurs concurrents se sont disputés la couronne. L’affaiblissement du pouvoir royal profita aux princes, aux seigneurs territoriaux de toutes envergures et surtout aux villes : tous tentèrent avec plus ou moins de succès de se redéployer provoquant par là même une réorganisation politique et territoriale de tout l’Oberrhein.

Pour visualiser des phénomènes, deux cartes ont été présentées lors d’un colloque organisé par Georges Bischoff à Strasbourg du 7 au 11 mars 2012 célébrant le 750e anniversaire de Strasbourg, ville libre. Pour faire l’inventaire des forces politiques en présence et surtout leur importance relative, ont été consultées les monographies des grandes familles et des villes, quand elles existent. L’état lacunaire de la documentation donne effectivement aux cartes le statut de document de travail susceptible d’être complété et corrigé. Après les Staufen, se détachent dans le champ politique l’évêque de Strasbourg, les Habsbourg, les Geroldseck, les comtes de Freiburg im Breisgau, l’évêque de Bâle et certaines villes qui commencent à former des ligues pour peser sur les événements (1254 : la Rheinische Städtebund). L’emprise politique de ces acteurs majeurs n’est pas facile à dessiner sur la carte dans la mesure où elle n’est pas territorialement compacte. Elle s’exerce en effet sur des personnes (droits des Habsbourg par exemple) qui peuvent être dispersées dans l’espace géographique et inversement sur des portions de territoire incluses dans des territoires d’autres seigneurs. 

La carte des acteurs met en valeur plusieurs phénomènes si l’on considère la rive gauche du Rhin. La Haute Alsace révèle une carte politique relativement équilibrée avec quelques grands ensembles princiers (les Ferrette, les Ribeaupierre et l’emprise perlée des Habsbourg - en tant que seigneur mais aussi landgrave de haute Alsace - pour les princes laïques ; les princes abbés de Murbach, Munster, Masevaux pour les ecclésiastiques). En revanche la Basse Alsace est dominée presqu’exclusivement par l’évêque de Strasbourg. Les autres princes laïques (Fleckenstein, Lichtenberg, Ratsamhausen, Andlau) ou ecclésiastiques (abbayes de Hohenburg, Andlau, Wissembourg) sont bridés. Le plus intéressant est le blanc de la carte : en réalité une mosaïque serrée de petits seigneurs, sous l’aile des Staufen qui avaient fait de Haguenau leur capitale. Leur moindre envergure politique, étouffés par la dynastie régnante, les a éliminés des critères de sélection de la carte qui ne retenait que ceux qui avaient joué un rôle déterminant dans les événements de 1262. La carte des bénéficiaires de la bataille a été élaborée à partir des travaux disponibles et dans l’état actuel de la recherche.

Bibliographie :

  • Georges Bischoff, Recherches sur la puissance temporelle de l’abbaye de Murbach (1299-1525), Strasbourg, 1975.
  • Laurence Buchholzer et Olivier Richard (dir.), Ligues urbaines et espace à la fin du Moyen Âge. Städtebünde und Raum im Spätmittelater, Presses Universitaires de Strasbourg, 2012. Voir cartes dans www.atlas.historique.alsace.uha.fr
  • Christoph Bühler, Die Herrschaft Geroldseck : Studien zu ihrer Entstehung, ihrer Zusammensetzung und zur Familiengeschichte der Geroldsecker im Mittelalter, Stuttgart, Kohlhammer, 1981.
  • Eva-Maria Butz, Die Grafen von Freiburg im 13 Jahrhundert, Freiburg, 2002.
  • Veronika Feller-Vest, Die Herren von Hattstatt. Rechtliche, wirtschaftliche und kulturgeschichtliche Aspekte einer Adelsherrschaft (13. bis 16. Jahrhundert), Bern-Frankfurt, 1982 (Europäische Hochschulschriften Reihe 3. Geschichte und Hilfswissenschaften, 168).
  • Benoît Jordan, Entre la gloire et la vertu. Les sires de Ribeaupierre 1451-1585, Publications de la Société Savante d’Alsace et des régions de l’Est, 1991
  • Nicolas Mengus, Les Sires d’Andlau (fin XIIe – début XVIe), un lignage noble au temps des châteaux forts, Strasbourg, Société Savante, 2000.
  • Bernhard Metz, « Essai sur la hiérarchie des villes médiévales d’Alsace (1250-1350) », Revue d’Alsace, n° 128, 2002, p. 47-100 et n° 135, 2009, p. 129-167.
  • Peter Müller, Die Herren von Fleckenstein im späten Mittelalter, Stuttgart, Franz Steiner Verlag, 1990 (Geschichtliche Landeskunde, Bd 34). 
  • Philippe Nuss, Les Habsbourg en Alsace des origines à 1273. Recherches pour une histoire de l’Alsatia Habsburgica, Société d’histoire du Sundgau, Riedisheim, 2002. Voir cartes dans www.atlas.historique.alsace.uha.fr
  • Hans Martin Pillin, Die rechtsrheinischen Gebiete des Hochstifts Straßburg im Mittelalter, Freiburg, Dissertation, 1966.
  • Jean-Claude Rebetez, La donation de 999 et l’histoire médiévale de l’ancien évêché de Bâle, Porrentruy, Fondation des Archives de l’ancien évêché de Bâle, 2002.
  • Sigmund Riezler, Geschichte des fürstlichen Hauses Fürstenberg und seiner Ahnen, Tübingen, 1883. WEBER Peter Karl, Die Lichtenberg. Eine elsässische Herrschaft auf dem Weg zum Territorialstaat. Soziale Kosten politischer Innovationen, Heidelberg, Verlag Brigitte Guderjahn, 1993. (cartes p. 269-271) etc.
  • Peter Karl Weber, Die Lichtenberg. Eine elsässische Herrschaft auf dem Weg zum Territorialstaat. Soziale Kosten politischer Innovationen, Heidelberg, Verlag Brigitte Guderjahn, 1993 (cartes p. 269-271).
  • Christian Wilsdorf, « L’abbaye de Munster à travers les siècles », Annuaire de la Société d’Histoire du Val et de la Ville de Munster, XIII, 1958, p. 47-67.

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