icon_facebookicon_google-plusicon_pinteresticon_twitterlogo_ukoo

Les offensives françaises d’août 1914 en Haute-Alsace

Caractéristiques

Auteur et institut Bertrand Risacher, CRESAT
Périodes Époque contemporaine
Thèmes Conflits armés
EchelleDépartement
ProjectionLambert93
N° d'inventaire344
Date de création2015
Date de dernière modification2015
SourceCarte originale
Comment citer cette sourceBertrand Risacher, « Les offensives françaises d’août 1914 en Haute-Alsace », in Atlas historique d'Alsace, www.atlas.historique.alsace.uha.fr, Université de Haute Alsace, 2015

Notice de la carte

Dès le déclenchement de la guerre, l’un des enjeux majeurs du commandement français était la reconquête de l’Alsace-Lorraine «tant la République française avait cultivé une nostalgie nationale des "provinces perdues" depuis le 10 mai 1871». Ainsi, les deux offensives françaises d’août 1914 en Haute-Alsace avaient-elles quelque chose de sentimentales. L’un des buts était de «frapper un coup formidable dans l’opinion publique en regagnant d’emblée les fameuses "provinces perdues"». Le plan XVII français prévoyait notamment une offensive par le sud de l’Alsace. En dépit de sa connaissance du plan Schlieffen, le grand état-major français ne crut pas au gigantesque enveloppement prévu par son adversaire.

Opérations du 4 au 13 août 1914 : la première offensive française en Haute-Alsace

La conquête rapide des cols vosgiens fait partie de la manœuvre prévue par Joffre dans le cadre de l’offensive lorraine Sarrebourg-Morhange. Entre le 1er et le 10 août 1914, les troupes françaises réussirent à conquérir les cols de Bussang, de la Schlucht, du Bonhomme, de Sainte-Marie-aux-Mines, d’Orbey et de Saales, en même temps que le Hohneck et le Donon. L’offensive allait se déclencher à partir de ces cols.

Les opérations en Haute-Alsace débutèrent le 7 août 1914 avec l’offensive du 7e corps d’armée dirigé par le général Bonneau. L’armée française pénétra en Alsace par le sud et les cinq principaux cols vosgiens. Les vallées de la Thur et de la Doller et la région de Dannemarie furent occupées le même jour. Mulhouse fut prise le lendemain. Cependant, la rapide concentration du 14e corps badois, permise par l’excellente organisation des chemins de fer de l’Empire, obligea les troupes françaises à se retirer sur Belfort. Les Français reculaient sur tout le front : le gros des troupes se retira vers l’ouest et regagna l’ancienne frontière. Les Allemands reprirent Cernay le 9 août, Mulhouse dans la nuit du 9 au 10 août et Thann au soir du 12 août.

L’échec de cette première offensive en Haute-Alsace risquait de compromettre la grande offensive planifiée par Joffre en Lorraine, celle-ci devant absolument être couverte sur la droite. L’opération en Alsace fut donc reprise.

Opérations du 14 au 29 août 1914 : la seconde offensive française en Haute-Alsace

Le général Joffre décida de créer l’Armée d’Alsace, une armée autonome qu’il confia au général Pau. Elle était chargée de pénétrer en Alsace, de refouler les Allemands de l’autre côté du Rhin, de détruire les ponts sur le Rhin et de se diriger vers Colmar et Strasbourg afin d’appuyer l’attaque des 1ère et 2e armées françaises en Lorraine.

Le 14 août, le général Pau lança simultanément deux offensives sur l’Alsace : la première par la trouée de Belfort, la seconde par les cinq principales vallées vosgiennes du sud. Les Français reprirent Thann le 14 et Cernay le 16. Les Allemands reculèrent et évacuèrent Sainte-Marie-aux-Mines le 16 août, Munster le 17 août et Guebwiller le 19 août. Les combats faisaient rage à Altkirch, à Dornach, Flaxlanden, Luemschwiller. Une grande bataille eut lieu à Dornach le 19 août, laquelle amena la deuxième prise de Mulhouse tandis que des patrouilles après un vif combat à Ingersheim, parcouraient Colmar le 22.

Cependant, les graves échecs de Lorraine, l’invasion du nord de la France amenèrent l’état major à abandonner son effort en Alsace et empêchèrent l’arrivée des renforts qui eussent permis d’atteindre le Rhin. Pau fit évacuer la Haute-Alsace le 24. C’est ainsi que Mulhouse fut à nouveau abandonnée, sans combat, le 25 août. L’armée d’Alsace fut alors dissoute. Les Allemands revinrent sur leurs positions antérieures, et seules la région de Dannemarie et les vallées de Masevaux et de Saint-Amarin restaient aux Français. Thann fut déclarée capitale provisoire de l’Alsace française.

A l’automne 1914, le front se stabilisa sur une ligne allant de Pfetterhouse à la Tête des Faux. A l’exception du petit angle sud-ouest de la Haute Alsace, la majeure partie de l’Alsace resta allemande pendant toute la guerre.

 

Bibliographie :

  • Les Armées françaises dans la grande guerre, Paris, 1922. Notamment le volume de cartes attaché au volume 1.
  • Der Weltkrieg 1914 bis 1918 bearbeitet im Reichsarchiv. Die militaerischen Operationen zu Lande, Berlin, 1925-1939. En 12 volumes, chaque volume comportant des cartes. Le premier volume traite des combats en Alsace en août 1914.
  • Werner von Mantey, Kartenbild der Grenzschlachten im Westen im August 1914, Berlin, 1926.
  • Frédéric Garcia et Jean Paillot, L’Alsace à tout prix, Strasbourg, 2014. Notamment le cahier « L’Alsace dans la Grande Guerre » réalisé sous la direction de Florian Hensel et Thérèse Krempp avec les conseils historiques de Jean-Noël Grandhomme, Thierry Ehret et Luc Heinrich.